samedi, février 25, 2006

Loi DADVSI: quelques remarques

La loi DADVSI provoque un vrai débat sur le net et ailleurs. Un bon dossier sur Silicon.fr , avec de nombreux liens, permet de se faire une première idée.

1) La licence globale: je n'ai JAMAIS téléchargé un morceau de musique. Est-il juste que l'on veuille me faire payer? Non. De plus il me semble que le principe serait contraire à l'égalité ( je télécharge 1 titre, mon voisin 200 = je paye 200 fois plus cher).

2) Je mets sur mon site un morceau tiré d'un album payant; il est chargé par 10 000 internautes. Ce n'est plus de la copie privée, c'est du pillage organisé.

3) Il n'est pas assez (voire pas du tout) souligné que le business des maisons de disque est un monopole. Je signe une exclu et je vends ensuite le produit que je veux, au prix que je veux. Le rapport affectif entre le public et l'artiste est tel que ça fonctionne parfaitement. Si je veux Madonna ou Eddy Mitchell, je n'ai que le choix du détaillant, mais pas celui du produit ni du prix.

4) iTunes (Apple) vient de passer cette semaine le milliard de téléchargements payants. Le business model des majors est complètement remis en cause et leur très confortable statut ( le confort n'a jamais favorisé la créativité) lézardé. Mais leurs belles marges leur laisse les moyens de lobbying et ils savent habiller leur mauvaise foi (attention! la création, l'emploi...).

5) Il me semble essentiel de protéger les logiciels libres; il s'agit aussi de réponses à des fonctions que l'éditeur du système n'a pas envisagées et qui deviennent disponibles gratuitement pour le grand plaisir de tous.
C'est aussi la liberté d'adopter le système se son choix ( si Apple n'avait pas survécu, le monde entier, hors Linux, justement libre, serait "Microsofté" ou "Windaubé" - selon le point de vue ;-))

6) Nous sommes dans une société libérale et il faut laisser agir la concurrence refusée à cette occasion par les éditeurs et les distributeurs ( clairement capitalistes par ailleurs!).

Le problème est réellement complexe et le gouvernement comme le parlement jouent finalement plus gros qu'il n'y parait sur cette fameuse loi DADVSI; c'est leur capacité d'adaptation et de réaction sur un sujet inédit pour eux (le net) qui sera jugée.

En conclusion, je dirai que le téléchargement n'est légal qu'à partir d'un site payant et qu'il n'est gratuit que par la volonté de l'auteur (et sans payer de droits à la Sacem, précisément créee pour les collecter).